eRecrut

Différence manager leader : comment adapter son style de management aux nouveaux enjeux de l’entreprise

Différence manager leader : comment adapter son style de management aux nouveaux enjeux de l’entreprise

Différence manager leader : comment adapter son style de management aux nouveaux enjeux de l’entreprise

On parle partout de « leaders inspirants », de « leadership authentique », de « manager coach ». Résultat : beaucoup de managers se sentent sommés de devenir des super-héros du management… tout en continuant à gérer les reportings, les plannings, les conflits, les entretiens annuels et les recrutements.

Dans les entreprises que j’accompagne, j’entends souvent : « On me demande d’être un leader, mais au quotidien on attend surtout que je tienne les délais et le budget ». Autrement dit : comment concilier le rôle de manager et celui de leader, sans se perdre ni perdre ses équipes ?

C’est précisément l’enjeu : comprendre la différence entre manager et leader, puis adapter son style de management aux nouveaux défis de l’entreprise (hybride, complexité, pénurie de talents, quête de sens) sans tomber dans les injonctions contradictoires.

Manager, leader : arrêter les caricatures

On lit souvent :

C’est séduisant… mais simpliste. Sur le terrain, dans une PME comme dans un grand groupe, vous devez :

Une distinction plus utile pour un manager :

Le manager, c’est votre rôle vis-à-vis de l’organisation :

Le leader, c’est votre rôle vis-à-vis des personnes :

Dans les organisations d’aujourd’hui, les équipes attendent des managers qu’ils soient les deux à la fois : des « manager-leaders » capables de changer de posture selon la situation. La question n’est donc pas « suis-je plutôt manager ou leader ? », mais : « dans ce contexte précis, quelle posture est la plus efficace ? »

Les nouveaux enjeux qui bousculent les styles de management

Si les entreprises reparlent autant de leadership, c’est parce que les anciens modèles de management montrent leurs limites. Quelques tendances que vous constatez probablement déjà :

1. Le travail hybride et la distance

2. La quête de sens et d’impact

3. La pénurie de talents et la volatilité

4. La transformation digitale et la complexité

Dans ce contexte, le modèle du « petit chef » contrôleur est mort. Mais le manager « cool » qui n’ose pas trancher ou recadrer ne fonctionne pas mieux. Le vrai enjeu : adapter son style, non se conformer à un idéal abstrait de leadership.

Diagnostiquer son style de management : par où commencer ?

Avant de chercher à devenir un leader inspirant, il est utile de savoir d’où vous partez. Voici une démarche simple que je propose souvent en accompagnement.

1. Auto-diagnostic rapide

Répondez honnêtement à ces questions (en notant de 1 à 5) :

Si vous avez une majorité de 4 ou 5, vous êtes probablement dans une posture très « manager ». Ce n’est pas un problème… si vous êtes capable de basculer sur une posture plus « leader » quand la situation le demande.

2. Feedback à 360° (même informel)

Dans une réunion d’équipe ou lors d’entretiens individuels, posez deux questions simples :

Acceptez les silences, reformulez, notez. Vous aurez souvent des leviers concrets : plus de feedback, plus de clarté sur les priorités, plus d’autonomie sur certains sujets.

3. Analyse des situations où ça coince

Repérez les moments où la relation équipe/manager se tend :

À chaque fois, demandez-vous : « Est-ce que j’ai adopté la bonne posture ? » Trop directif ? Trop absent ? Trop changeant ? Cette grille de lecture « posture » donne souvent plus de marge de manœuvre que la simple recherche de coupables.

Adapter son style : les 4 postures clés du manager-leader

Une approche simple pour adapter son style consiste à distinguer quatre postures, selon le niveau d’autonomie des collaborateurs et la complexité de la situation. Inspirée du management situationnel, mais appliquée aux réalités actuelles.

1. La posture « Pilote » (manager très présent)

2. La posture « Coach » (leader accompagnant)

3. La posture « Chef d’orchestre » (manager-leader fédérateur)

4. La posture « Sponsor » (leader en retrait volontaire)

Un manager-leader efficace navigue entre ces postures. Par exemple, dans une même semaine :

De manager à leader-manager : 5 compétences à muscler

Sur le terrain, les managers que je vois réussir cette évolution travaillent systématiquement ces cinq compétences.

1. Donner du sens sans « bullshit »

2. Clarifier les attentes et les règles du jeu

3. Développer l’autonomie sans abandonner

4. Installer une culture de feedback régulier

5. Gérer les émotions et les tensions

Des outils concrets pour ajuster son management au quotidien

Quelques outils simples, directement réutilisables dans vos équipes.

1. Trame de 1:1 « manager-leader » (30 minutes)

Astuce : notez systématiquement 1 point concret de développement par 1:1, même petit. C’est ce qui fait passer de « manager opérationnel » à « leader développeur de talents ».

2. Script de feedback constructif

Pour un feedback (positif ou correctif), utilisez la structure suivante :

Ce type de feedback permet d’être exigeant et bienveillant à la fois. C’est exactement la posture d’un leader qui fait grandir sans lâcher le niveau.

3. Rituels d’équipe à installer

En présentiel ou en hybride, quelques rituels simples renforcent votre leadership :

Ces rituels demandent peu de temps, mais changent radicalement la perception du manager : on passe de « celui qui distribue le travail » à « celui qui fait vivre l’équipe ».

Les erreurs fréquentes quand on veut « devenir leader »

En entreprise, certaines dérives reviennent souvent lorsque l’on pousse les managers vers plus de leadership.

1. Confondre confiance et laisser-faire

Une équipe autonome a besoin de cadre autant que de liberté : objectifs, règles, feedback, arbitrages.

2. Devenir « sympa » au détriment de l’exigence

Un vrai leader est perçu comme juste, pas forcément « gentil » : il protège l’équipe, mais protège aussi le niveau d’exigence.

3. Se contenter d’un discours inspirant sans action

Les collaborateurs repèrent très vite l’écart entre le « storytelling » et la réalité. Le leadership se joue dans les actes répétés, pas dans un grand discours annuel.

Plan d’action : que faire dès demain pour adapter votre style de management ?

Pour transformer ces idées en pratique, je vous propose une feuille de route en 5 étapes, réaliste pour un manager déjà très sollicité.

Étape 1 – Choisir une seule situation prioritaire

Ne cherchez pas à tout transformer en même temps. Identifiez un terrain d’expérimentation où un changement de posture peut rapidement produire des effets visibles.

Étape 2 – Clarifier votre posture cible

Sur cette situation, demandez-vous :

Écrivez noir sur blanc : « Sur ce sujet, je décide d’adopter plutôt une posture de … »

Étape 3 – Ajuster 2 à 3 comportements très concrets

Par exemple :

Notez ces 2–3 comportements dans votre agenda comme de vraies « tâches » à réaliser.

Étape 4 – Installer un mini-rituel de feedback

Après 3 à 4 semaines, demandez directement à vos collaborateurs concernés :

Écoutez, remerciez, ajustez. Cette boucle simple consolide votre crédibilité de leader : vous montrez que vous êtes en apprentissage, comme eux.

Étape 5 – Suivre 3 indicateurs simples

Au-delà des KPI business, suivez régulièrement :

Ce sont ces trois indicateurs (initiative, confiance, clarté) qui traduisent, au quotidien, la qualité de votre leadership.

Adapter son style de management n’est pas une injonction à « devenir quelqu’un d’autre ». C’est un travail fin, pragmatique, d’ajustement progressif : tester une nouvelle posture sur un sujet, observer les effets, ajuster. Avec un avantage décisif dans le contexte actuel : des collaborateurs plus engagés, plus autonomes, et une fonction managériale qui redevient ce qu’elle devrait toujours être… un levier, pas seulement une couche intermédiaire.

Quitter la version mobile