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Métiers métallurgie : salaires, compétences clés et évolution des besoins en recrutement

Métiers métallurgie : salaires, compétences clés et évolution des besoins en recrutement

Métiers métallurgie : salaires, compétences clés et évolution des besoins en recrutement

Souvent perçue comme une filière « traditionnelle », la métallurgie est en réalité en pleine mutation : automatisation, industrie 4.0, décarbonation, pénurie de main-d’œuvre qualifiée… Les besoins en compétences explosent alors même que certaines images persistantes (usines froides, travail pénible, salaires peu attractifs) freinent les candidatures. Résultat : de nombreux postes restent vacants, du soudeur au technicien méthodes, en passant par l’ingénieur matériaux ou le chaudronnier.

Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon très opérationnel pour mieux recruter (ou s’orienter) dans ces métiers :

Panorama des métiers de la métallurgie : qui recrute, pour quels postes ?

La métallurgie recouvre un spectre très large de métiers, du niveau opérateur au niveau ingénieur. On retrouve notamment :

En pratique, les tensions de recrutement se concentrent sur quelques profils clés.

1. Soudeurs, chaudronniers, tôliers

C’est le trio « historique » des métiers en tension. Dans la plupart des bassins industriels, les RH le constatent : publier une offre ne suffit pas, même avec des salaires revus à la hausse.

Domaines concernés : équipements industriels, énergie, ferroviaire, naval, aéronautique, agroalimentaire, BTP, etc.

Profils recherchés :

2. Opérateurs et techniciens sur machines CNC / lignes automatisées

Avec l’essor de l’industrie 4.0, le besoin se déplace progressivement vers des profils capables de piloter, régler, maintenir des équipements de plus en plus complexes.

Profils recherchés :

3. Méthodes, industrialisation, maintenance

Ces métiers sont stratégiques : ils sécurisent la performance industrielle, tout en intégrant les enjeux de qualité, coûts, délais et sécurité.

Profils recherchés :

4. Ingénieurs matériaux, structure, R&D

Dans les filières aéronautique, automobile, énergie, défense, les entreprises recherchent des profils capables de travailler sur :

Salaires dans la métallurgie : où se situent les rémunérations ?

Les salaires varient fortement selon la région, la taille de l’entreprise, la convention collective et le secteur (aéronautique, naval, énergie étant souvent plus rémunérateurs que la sous-traitance générale). Les données ci-dessous sont des ordres de grandeur observés en PME et ETI industrielles, hors primes et avantages.

Niveaux opérateurs / ouvriers qualifiés

À noter : les primes d’équipe, de panier, d’habillage, les heures supplémentaires et l’intéressement peuvent représenter 10 à 25 % de la rémunération annuelle selon les sites.

Niveaux techniciens

Niveaux ingénieurs et cadres

Deux points souvent sous-estimés dans les communications de recrutement :

Compétences techniques clés : ce que les recruteurs attendent vraiment

Sur le papier, les fiches de poste restent très techniques. Sur le terrain, les managers disent souvent autre chose : « Je préfère quelqu’un de motivé avec un bon socle qu’un profil parfait techniquement mais instable. »

Cela ne veut pas dire que les compétences métier ne comptent pas. Elles sont même cruciales, mais avec des nuances.

Compétences techniques socles

Compétences en lien avec l’industrie 4.0

Ce que les managers répètent en entretien :

Pour les RH, l’enjeu est de traduire ces attentes dans les annonces et dans les grilles d’entretien, sans se limiter à une liste de diplômes et de procédés.

Soft skills recherchées : au-delà du « sérieux et motivé »

Les candidats lisent souvent « rigoureux, autonome, sérieux » dans les offres. Résultat : ces formulations n’apportent plus aucune information. Pourtant, les qualités comportementales font la différence à l’embauche et dans la durée.

Soft skills qui reviennent systématiquement chez les recruteurs de la métallurgie :

Astuce pour les recruteurs : remplacez les adjectifs génériques par des comportements observables. Par exemple :

Évolution des besoins en recrutement : 5 tendances de fond

Les besoins en compétences métallurgie ne se contentent pas d’augmenter, ils se transforment. Quelques tendances se dégagent nettement.

1. Une tension durable sur les métiers de production qualifiés

Le « creux » démographique, la désaffection des jeunes pour l’industrie et le départ à la retraite des baby-boomers maintiendront la tension pendant plusieurs années. Compter sur le seul recrutement externe sans politique de formation interne devient risqué.

2. La montée en puissance des compétences hybrides

Les entreprises recherchent de plus en plus des profils capables de faire le lien entre plusieurs univers :

3. L’impact de la transition écologique

Décarbonation des procédés, recyclage des métaux, allègement des structures : ces enjeux créent de nouveaux métiers (ingénieur matériaux bas carbone, spécialiste éco-conception) et transforment les métiers existants (réglages plus fins, nouvelles gammes, nouveaux contrôles).

4. La généralisation de la formation interne et des reconversions

Face à la pénurie, de nombreuses entreprises développent :

5. Une exigence accrue côté candidats

Les profils rares comparent :

Les entreprises qui ne travaillent pas ces dimensions peinent durablement à recruter, même en augmentant les rémunérations.

Adapter ses pratiques de recrutement : erreurs fréquentes et leviers efficaces

Entre la théorie du « marché pénurique » et la pratique quotidienne, les écarts sont parfois importants. Voici ce que l’on observe souvent sur le terrain.

Erreurs fréquentes

Leviers à activer rapidement

Plan d’action : que mettre en œuvre dès maintenant dans votre entreprise ?

Pour rendre tout cela opérationnel, voici un plan d’action simple, en 6 étapes, à adapter à la taille de votre structure.

Étape 1 – Faire un diagnostic rapide de vos recrutements métallurgie

Étape 2 – Actualiser 3 à 5 fiches de poste stratégiques

Étape 3 – Revoir vos annonces et vos messages candidats

Étape 4 – Intégrer une visite d’atelier dans le processus

Étape 5 – Structurer un mini-parcours d’intégration sur les métiers industriels

Étape 6 – Consolider une image employeur réaliste et attractive

La métallurgie restera durablement l’un des terrains de jeu les plus stratégiques pour les recruteurs industriels. Ceux qui réussiront ne seront pas forcément ceux qui paient le plus, mais ceux qui auront su lisiblement :

Côté candidats, ces métiers offrent des perspectives rares aujourd’hui : un emploi durable, des compétences recherchées, des salaires évolutifs et la satisfaction très concrète de « fabriquer quelque chose de ses mains ». Côté entreprises, le défi est désormais de le rendre visible, crédible et attractif, bien au-delà des clichés sur « l’usine d’hier ».

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